LES ABSOLUES
Pauline et Juliet ont quatorze ans lorsqu’elles se rencontrent. Pauline et Juliet sont deux ados, comme on dit. Elles entrent en lutte contre le monde... Il n’est pas assez vaste, il est trop étriqué et présente trop d’empêchements ! Le monde des adultes, celui de leurs parents mais aussi celui de l’école, de la santé équilibrée et de la performance partout, est un endroit où elles s’ennuient. Ce manque d’absolu les étouffe alors elles décident de leur monde à elles... à n’importe quel prix.
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Peut-on réduire l’adolescence à une période ? N’est-ce réellement qu’un mauvais moment à passer ? L’amitié que vivent Juliet et Pauline explose les idées préconçues sur l’adolescence et échappe totalement aux lois dictées par des adultes qui ont oublié qu’ils ont été jeunes et pour qui tout était grand et absolu… Un jour, il y longtemps. Bien que basée sur un fait-divers néo-zélandais des années 50’s, l’histoire de ces deux spécimens de la génération Z, explore la force du lien, la puissance des rêves en commun et la rage que génèrent les entraves du réel. Souvent critiqués, agaçants, dans leur hypertrophie d’être au monde, les adolescent.es sont pourtant le reflet des adultes que nous sommes aujourd’hui, avec d’autres de doutes, d’autres limites et… plus de fougue.
Parler d’une relation adolescente d’aujourd’hui sans évoquer les réseaux sociaux reviendrait à passer à côté d’une part importante du lien à la fois épistolaire et créatif. Sur scène, Pauline et Juliet en feront donc un usage frénétique et inventif, tout en trouvant leur marginalité dans le délaissement graduel de cette technologie. Moins elles seront connectées plus le monde onirique qu’elles fabriqueront envahira la scène. Ce monde à elle, ce Quatrième Monde sera musical oscillant entre rage, exubérance et poésie.
Sur scène, au vue des difficultés liées à la situation sanitaire, la mise en scène s’est séparée d’aspects techniques lourds (aussi bien logistiques que financiers) pour s’axée sur la coexistence du jeu avec la musique live, faisant des Absolues un spectacle plus léger et prêt à s’adapter à toute situation. Au plateau il y aura donc six personnes pour incarner personnages et de la musique jouée et interprétée en direct. Plus l’intrigue avancera et plus la musique s’entremêlera au récit. Les différents lieux (cuisine, banc de sport, chambres…) seront évoqués par des éléments succincts, ainsi qu’un banc central protéiforme qui évoluera tout au long de l’intrigue.
La musique joue un rôle important dans la définition du soi à l’adolescence. Elle inspire, est fortement liée à l’affect et tient une place prépondérante. Nous allons donc créer une « playlist » de chansons originales qui épousera une esthétique actuelle aux accents des années 80’s. Tandis que nous jouerons beaucoup avec le playback et le principe Tik-Tok au départ, la musique jouée en live envahira le plateau jusqu’à prendre possession totale de la narration et des dialogues dans le final, créant le trouble entre ce qui tient du réel et ce qui est imaginé.